Rares sont comme toi
Rares sont comme toi…
Ô Joseph, le compagnon de l’ange
Le premier « juste » du Nouveau Testament et le premier à qui le Ciel s’est adressé
En toi, un mystère voilé qui nous attire et nous éblouit
En toi, une beauté mystérieuse, la fraîcheur de la jeunesse et la sagesse des anciens
Ce qui nous interpelle le plus en toi, c’est ton silence et ce qui nous trouble le plus, c’est ton calme
Tu t’es tu et tu t’es calmé jusqu’à ce que le bois silencieux entre tes mains soit jaloux de toi
Ton silence, une voix éclatante dans le désert du bruit où nous vivons aujourd’hui
Ta discrétion, une gifle sur le visage de ceux qui cherchent à être sous les lumières.
Rares sont les hommes comme toi !
Rares sont ceux qui agissent publiquement tout en restant dans l’ombre
Rares sont ceux qui accomplissent leur fonction sans remplir les rues de leur voix
Rares sont ceux qui se contentent de la moindre parole, voire du moindre sentiment
Rares sont ceux qui rendent service et se retirent sans que personne ne s’en rende compte.
Ô Joseph, tu as pleinement accompli ton rôle sans avoir reçu pleinement tes droits en retour
Tu pratiques la paternité sans être vraiment « père »
Tu es l’homme d’une femme sans la « connaître »
Tu es le pilier de ta famille mais à l’heure de la vénération, tu es « éloigné » de la maison
Dans ta discrétion, une touche divine, une étincelle de lumière qui te parvient de l’enfant divin que tu portes dans tes bras
Tu t’es abaissé quand tu as vu celui que le Ciel a annoncé s’abaisser lui-même
Tu t’es enfoncé dans le calme quand tu as vu « le Sauveur » incapable de s’assurer un refuge, même à Bethléem « la plus petite des villes de Juda »
Tu t’es tu et tu as laissé Dieu parler en toi et arranger les choses.
Lève-toi de ton sommeil, Ô Joseph, viens chez nous !
Brise ton silence, parle, enseigne-nous
Apprends-nous à aimer Jésus et sa mère, toi qui as partagé ton cœur en deux, entre « l’enfant et sa mère »
Apprends-nous comment les mener où ils désirent s’installer, où ils n’existent pas, dans « notre » Égypte, symbole de notre servitude
Apprends-nous comment les protéger de toute méchanceté, du mal commis par nos mains, par « Hérode » qui se tapit aussi en nous
Laisse-les laver nos âmes par la pureté et nos cœurs par la justice.
Nous vivrons alors Noël… et Noël vivra en nous.
Mgr Milad El Jawich (extrait de son livre: “Prends l’enfant et sa mère”)